La France s’apprête à vivre un bouleversement fiscal majeur.
Alors que le gouvernement cherche désespérément à renflouer les caisses de l’État, une proposition choc vient d’être mise sur la table : le retour d’un impôt aboli il y a à peine deux ans.
Cette mesure, si elle est adoptée, concernerait pas moins de 80% des ménages français.
De quoi faire grincer des dents à l’approche des fêtes de fin d’année.
Entre austérité et nouvelles taxes, le budget 2025 s’annonce explosif. Plongée au cœur d’un débat qui agite la classe politique et inquiète les Français.
La redevance TV fait son grand retour… sous un nouveau nom
Souvenez-vous, c’était en 2023. Emmanuel Macron, dans un geste censé améliorer le pouvoir d’achat des Français, supprimait la redevance audiovisuelle. Deux ans plus tard, cette taxe pourrait bien ressusciter, mais sous une forme différente.
Exit la redevance TV, place à la « contribution progressive au financement de l’audiovisuel public« . Derrière ce nom à rallonge se cache en réalité un impôt similaire, mais avec quelques nuances de taille :
- Un système progressif avec 11 tranches d’imposition
- Un montant variant de 0 à 220 euros selon les revenus du foyer
- Une exemption pour les foyers dont le revenu fiscal de référence est inférieur à 17 820 euros
Selon l’INSEE, cette mesure toucherait environ 80% des ménages français, dont les revenus dépassent ce seuil d’exemption. Une proportion considérable qui ne manquera pas de faire réagir.
Pourquoi ce retour en arrière ?
La raison principale de cette volte-face est simple : l’argent. Le financement de l’audiovisuel public, actuellement assuré par la TVA, doit être revu à partir de 2025. Le gouvernement se trouve donc dans l’obligation de trouver de nouvelles sources de revenus.
Cette proposition, soutenue par plusieurs députés du groupe écologiste, s’inscrit dans un contexte économique tendu :
- Un déficit public atteignant 154 milliards d’euros en 2023 (5,5% du PIB)
- Des finances publiques dégradées depuis la pandémie de Covid-19
- L’impact des baisses d’impôts accordées depuis 2018
Un budget 2025 sous haute tension
La réintroduction de cet impôt n’est qu’une pièce d’un puzzle beaucoup plus vaste. Le budget 2025, actuellement en débat à l’Assemblée nationale, prévoit des mesures drastiques pour redresser les finances publiques :
- 40 milliards d’euros d’économies
- 20 milliards de recettes fiscales supplémentaires
Le Premier ministre Michel Barnier et son gouvernement font face à une équation complexe : comment combler le déficit sans étouffer la croissance économique ?
Des propositions qui font débat
Parmi les mesures envisagées, certaines font déjà polémique :
- Une contribution temporaire de 20% sur les plus hauts revenus
- La révision de la « flat tax » sur les revenus du capital
- Une surtaxe « exceptionnelle » sur les grandes entreprises
- L’augmentation de la taxe sur les billets d’avion
Ces propositions suscitent de vives réactions, tant du côté de l’opposition que de certains membres de la majorité. Le Rassemblement National, par la voix de Jordan Bardella, n’exclut pas de voter une motion de censure si certaines « lignes rouges » sont franchies.
Un impact social préoccupant
Au-delà des chiffres, c’est toute une vision de la société qui est en jeu. Les critiques pointent du doigt les conséquences sociales de la politique fiscale menée depuis 2017 :
- Une augmentation des inégalités
- Un patrimoine des 500 plus grandes fortunes françaises passé de 10% du PIB en 2010 à près de 45% en 2023
- 5 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté
La réintroduction d’un impôt touchant 80% des Français risque d’accentuer ces tensions sociales déjà palpables.
Des alternatives sur la table
Face à ces critiques, certains députés et économistes proposent des solutions alternatives pour renflouer les caisses de l’État :
1. La piste de l’ISF vert
L’idée d’un impôt sur la fortune (ISF) vert fait son chemin. Cette mesure pourrait rapporter entre 5 et 17 milliards d’euros par an, tout en encourageant les investissements écologiques.
2. Taxer les « superdividendes » et les « superprofits »
Certains députés plaident pour une taxation accrue des bénéfices exceptionnels réalisés par les grandes entreprises, notamment dans les secteurs de l’énergie et du luxe.
3. Revoir les niches fiscales
La suppression ou le recentrage de certaines niches fiscales pourrait générer des économies substantielles :
- Ciblage du crédit d’impôt recherche sur les startups et PME : jusqu’à 2 milliards d’euros d’économies
- Suppression des exonérations de cotisations sociales au-dessus de 2,5 Smic : 1,6 milliard d’euros
- Recentrage des aides à l’apprentissage : entre 4,1 et 7,9 milliards d’euros
4. La cession d’actifs de l’État
Une proposition originale émanant de députés macronistes suggère que l’État cède 10% de ses parts dans des sociétés cotées pour réduire la dette, plutôt que d’augmenter les impôts sur les sociétés.
Un débat qui dépasse les frontières
La question du retour à l’équilibre budgétaire ne se limite pas à l’Hexagone. La France doit composer avec ses engagements européens, qui prévoient un retour des déficits publics sous 3% du PIB d’ici 2027.
Certains économistes, comme ceux de l’Observatoire de l’économie de la Fondation Jean-Jaurès, plaident pour une renégociation de ce calendrier, proposant plutôt un objectif à 2029. Leur argument ? Éviter les effets récessifs d’une austérité trop brutale.
Quelles perspectives pour 2025 et au-delà ?
Alors que le débat fait rage, plusieurs scénarios se dessinent pour les mois à venir :
- L’adoption du budget tel quel : Un scénario peu probable vu les tensions actuelles.
- Le recours à l’article 49.3 : Le gouvernement pourrait être tenté d’utiliser cette arme constitutionnelle pour faire passer son budget sans vote.
- Un compromis de dernière minute : Des négociations intenses pourraient aboutir à un texte remanié, intégrant certaines propositions de l’opposition.
- Une crise politique majeure : En cas de blocage total, une dissolution de l’Assemblée nationale n’est pas à exclure.
Quoi qu’il en soit, les Français devront se préparer à des changements fiscaux importants dans les mois à venir. La réintroduction potentielle de la redevance TV sous une nouvelle forme n’est que la partie émergée de l’iceberg.
Au-delà des considérations budgétaires, c’est tout un modèle social qui est en jeu. Comment concilier redressement des finances publiques et justice sociale ? Le débat ne fait que commencer, et il promet d’animer les discussions dans les foyers français bien au-delà de 2025.
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- La redevance TV fait son grand retour… sous un nouveau nom
- Pourquoi ce retour en arrière ?
- Un budget 2025 sous haute tension
- Des propositions qui font débat
- Un impact social préoccupant
- Des alternatives sur la table
- 1. La piste de l’ISF vert
- 2. Taxer les « superdividendes » et les « superprofits »
- 3. Revoir les niches fiscales
- 4. La cession d’actifs de l’État
- Un débat qui dépasse les frontières
- Quelles perspectives pour 2025 et au-delà ?