Le lierre qui grimpe le long des troncs d’arbres fait partie intégrante de nos paysages.
Pourtant, son impact sur la santé des arbres divise souvent les jardiniers amateurs comme les professionnels.
Faut-il systématiquement l’arracher ou au contraire le laisser prospérer ?
La réponse n’est pas aussi simple qu’on pourrait le croire.
Plongeons dans les secrets de cette plante grimpante fascinante et découvrons ensemble comment gérer sa présence dans nos jardins.
Le lierre : ami ou ennemi des arbres ?
Contrairement aux idées reçues, le lierre (Hedera helix de son nom latin) n’est pas un parasite. Cette plante grimpante vigoureuse utilise ses petites racines adhésives pour s’accrocher aux troncs, mais elle ne se nourrit pas de la sève de l’arbre. Le lierre puise ses nutriments directement dans le sol grâce à ses propres racines.
Cependant, la relation entre le lierre et son arbre support est complexe et peut évoluer au fil du temps. Voyons plus en détail les avantages et les inconvénients de cette cohabitation.
Les bienfaits insoupçonnés du lierre
Le lierre apporte de nombreux bénéfices à son environnement :
- Un refuge pour la biodiversité : Les feuillages denses du lierre offrent un abri précieux pour de nombreuses espèces animales. Oiseaux, insectes et petits mammifères y trouvent refuge, particulièrement en milieu urbain où les espaces verts se font rares.
- Une source de nourriture : Les fleurs tardives du lierre, qui s’épanouissent en automne, sont une aubaine pour les insectes pollinisateurs. Quant à ses baies, elles constituent une ressource alimentaire vitale pour les oiseaux pendant l’hiver.
- Un climatiseur naturel : En été, le feuillage du lierre rafraîchit l’air ambiant, créant un microclimat agréable autour de l’arbre.
- Une protection contre certains ravageurs : Le lierre peut former une barrière naturelle, protégeant l’écorce de l’arbre contre certains insectes nuisibles.
- Un atout esthétique : Le lierre apporte une touche de verdure tout au long de l’année, embellissant les jardins même en hiver.
Les risques potentiels pour l’arbre
Malgré ses avantages, le lierre peut parfois poser problème :
- Un poids supplémentaire : Un lierre trop dense peut alourdir considérablement les branches, augmentant le risque de casse lors de vents violents ou de chutes de neige.
- Une compétition pour la lumière : En recouvrant le feuillage de l’arbre, le lierre peut priver celui-ci de la lumière nécessaire à sa photosynthèse, ralentissant ainsi sa croissance.
- Une pression sur l’écorce : Sur les arbres jeunes ou fragiles, les tiges du lierre peuvent exercer une pression excessive sur l’écorce, créant des points d’entrée pour les maladies.
- Un excès d’humidité : Un manteau de lierre trop épais peut retenir l’humidité contre le tronc, favorisant le développement de champignons ou de pourritures.
Quand et comment intervenir ?
Face à ces constats, la question se pose : faut-il retirer le lierre ou le laisser en place ? La réponse dépend de plusieurs facteurs.
Les situations qui nécessitent une intervention
Il est généralement recommandé de retirer le lierre dans les cas suivants :
- L’arbre montre des signes de faiblesse (branches mortes, feuillage clairsemé)
- Le lierre a atteint la cime de l’arbre et commence à étouffer son feuillage
- L’arbre est jeune ou a été récemment planté
- Il s’agit d’un arbre fruitier dont on souhaite optimiser la production
- L’arbre est à croissance lente et risque d’être rapidement dominé par le lierre
- On souhaite effectuer une inspection approfondie du tronc pour détecter d’éventuels problèmes
La méthode douce pour retirer le lierre
Si vous décidez d’intervenir, voici la méthode recommandée par les experts :
- Munissez-vous d’un sécateur bien aiguisé.
- Coupez toutes les tiges de lierre à la base du tronc, sur une hauteur d’environ 1 mètre.
- Ne tentez pas d’arracher le lierre encore accroché au tronc, vous risqueriez d’endommager l’écorce.
- Laissez les parties supérieures se dessécher naturellement. Elles finiront par tomber d’elles-mêmes.
- Surveillez régulièrement la base du tronc et coupez toute nouvelle repousse de lierre.
Cette méthode permet de stopper la croissance du lierre sans stresser inutilement l’arbre.
Quand laisser le lierre en place ?
Dans certaines situations, il peut être préférable de conserver le lierre :
- L’arbre est en bonne santé et le lierre n’est pas trop envahissant
- Vous souhaitez favoriser la biodiversité dans votre jardin
- Le lierre apporte une valeur esthétique à votre espace vert
- L’arbre est mature et robuste, capable de supporter le poids du lierre
Dans ces cas, contentez-vous de tailler régulièrement les parties les plus envahissantes du lierre pour maintenir un équilibre harmonieux.
Alternatives au lierre : d’autres plantes grimpantes à considérer
Si vous souhaitez profiter des avantages d’une plante grimpante sans les inconvénients potentiels du lierre, plusieurs alternatives s’offrent à vous :
- La clématite : Avec ses fleurs spectaculaires, elle apporte une touche de couleur sans être trop envahissante.
- Le jasmin étoilé : Son parfum envoûtant et son feuillage persistant en font un choix apprécié.
- Le chèvrefeuille : Idéal pour attirer les pollinisateurs, il offre un beau spectacle de fleurs parfumées.
- La glycine : Ses grappes de fleurs sont magnifiques, mais attention à bien la guider car elle peut devenir très vigoureuse.
Ces plantes nécessitent généralement un support (treillage, fils) pour grimper le long des troncs, ce qui limite les risques pour l’arbre.
L’importance d’une surveillance régulière
Qu’il s’agisse de lierre ou d’une autre plante grimpante, la clé d’une cohabitation réussie avec les arbres réside dans une surveillance attentive et régulière.
Signes à surveiller sur l’arbre
Soyez attentif aux indices suivants qui pourraient indiquer un problème :
- Apparition de branches mortes ou dépérissantes
- Réduction significative de la taille des feuilles ou de leur nombre
- Écorce qui se soulève ou présente des fissures inhabituelles
- Présence de champignons au pied de l’arbre ou sur le tronc
- Inclinaison progressive du tronc
Si vous constatez l’un de ces signes, il peut être temps d’intervenir sur le lierre ou de consulter un arboriste professionnel.
Entretien régulier du lierre
Même si vous décidez de conserver le lierre, un entretien régulier est nécessaire :
- Taillez le lierre une à deux fois par an pour contrôler sa croissance
- Veillez à ce qu’il ne recouvre pas entièrement le feuillage de l’arbre
- Dégagez régulièrement la base du tronc pour éviter l’accumulation d’humidité
- Inspectez périodiquement l’interface entre le lierre et l’écorce pour détecter d’éventuels problèmes
Le mot de la fin : trouver l’équilibre
En définitive, la question du lierre sur les arbres n’appelle pas de réponse unique. Chaque situation est particulière et mérite une évaluation au cas par cas. L’objectif est de trouver un équilibre entre les bénéfices écologiques du lierre et la santé de l’arbre qui le supporte.
N’hésitez pas à observer attentivement vos arbres, à vous renseigner auprès de jardiniers expérimentés ou d’arboristes professionnels si vous avez des doutes. Avec un peu d’attention et de soins appropriés, il est tout à fait possible de profiter de la beauté du lierre tout en préservant la vitalité de vos arbres.
Rappelez-vous que votre jardin est un écosystème vivant et complexe. Chaque décision que vous prenez peut avoir des répercussions sur la biodiversité locale. En adoptant une approche réfléchie et équilibrée, vous contribuerez à créer un espace vert harmonieux, où la nature peut s’épanouir dans toute sa diversité.
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- Le lierre : ami ou ennemi des arbres ?
- Les bienfaits insoupçonnés du lierre
- Les risques potentiels pour l’arbre
- Quand et comment intervenir ?
- Les situations qui nécessitent une intervention
- La méthode douce pour retirer le lierre
- Quand laisser le lierre en place ?
- Alternatives au lierre : d’autres plantes grimpantes à considérer
- L’importance d’une surveillance régulière
- Signes à surveiller sur l’arbre
- Entretien régulier du lierre
- Le mot de la fin : trouver l’équilibre