Red Dead Redemption Remastered sur PC : Un défi inattendu pour les processeurs haut de gamme

Le retour de John Marston sur PC soulève des questions inattendues.

Alors que les joueurs s’attendaient à chevaucher sans encombre dans les plaines du Far West, Red Dead Redemption Remastered met à rude épreuve même les configurations les plus musclées.

Un constat surprenant pour un titre initialement sorti sur PS3, qui pousse à s’interroger sur l’optimisation de cette version PC tant attendue.

Entre promesses de fluidité et réalité technique, plongeons dans les entrailles de cette remastérisation qui fait jaser la communauté PC. Pourquoi un jeu d’il y a plus de dix ans fait-il transpirer les processeurs dernier cri ? Quelles solutions s’offrent aux joueurs pour dompter cette bête sauvage ? Attachez vos ceintures, on démêle le vrai du faux dans ce rodéo technique.

Un lancement qui fait grincer des dents

Rockstar Games n’en est pas à son coup d’essai en matière de portages PC. Pourtant, la sortie de Red Dead Redemption Remastered sur nos machines de bureau a de quoi surprendre. Loin d’être un simple copier-coller, cette version semble avoir été retravaillée en profondeur, pour le meilleur… et pour le pire.

Le studio avait promis une expérience optimisée pour PC, avec des graphismes améliorés et une fluidité accrue. Mais dès les premiers tests, un constat s’impose : même les configurations haut de gamme peinent à atteindre des performances optimales. Un comble pour un jeu initialement conçu pour tourner sur des consoles vieilles de plus d’une décennie.

La configuration de test : quand le haut de gamme ne suffit plus

Pour évaluer les performances de Red Dead Redemption Remastered, les testeurs n’ont pas lésiné sur les moyens. Voici la configuration utilisée :

  • Processeur : AMD Ryzen 9 7950X3D
  • Mémoire vive : 32 Go de DDR5 à 6000 MHz
  • Carte graphique : NVIDIA GeForce RTX 4090

Autant dire le nec plus ultra de ce qui se fait actuellement sur le marché. Une configuration que peu de joueurs peuvent se permettre, mais qui devrait théoriquement faire tourner n’importe quel jeu les doigts dans le nez. Et pourtant…

Des performances qui laissent perplexe

Par défaut, le jeu est verrouillé à 144 FPS. Une limitation qui peut sembler raisonnable, mais qui cache en réalité les véritables capacités (ou limites) du jeu. Grâce à un mod permettant de débloquer le framerate, les testeurs ont pu mettre en évidence plusieurs points troublants :

1. Une utilisation CPU surprenante

Contrairement à ce qu’on pourrait attendre d’un jeu moderne, Red Dead Redemption Remastered n’exploite pas pleinement les capacités des processeurs multi-cœurs. Le jeu se concentre principalement sur deux cœurs/threads, ce qui explique en partie les limitations de performances observées.

2. Des framerates capricieux

Même avec la configuration monstrueuse mentionnée plus haut, le jeu peine à dépasser les 150 FPS dans les zones ouvertes. Les performances oscillent entre 143 et 151 FPS, avec une utilisation du GPU autour de 68%. Un chiffre étonnamment bas qui suggère que c’est bien le processeur qui bride les performances, et non la carte graphique.

3. Des performances variables selon l’environnement

Si les zones ouvertes mettent à mal les processeurs, les environnements intérieurs se montrent plus cléments. Dans ces zones, il n’est pas rare d’atteindre les 200 FPS, montrant que le jeu peut, dans certaines conditions, exploiter pleinement la puissance des configurations haut de gamme.

Les raisons de ces limitations

Comment expliquer qu’un jeu, certes remasterisé, mais basé sur un titre de 2010, puisse mettre à genoux des configurations aussi puissantes ? Plusieurs facteurs entrent en jeu :

1. Une optimisation discutable

Il semble que le portage PC n’ait pas été optimisé de manière optimale pour tirer parti des architectures modernes. L’utilisation limitée des cœurs du processeur en est un exemple flagrant.

2. L’importance de l’IPC et de la mémoire rapide

Pour dépasser la barre des 150 FPS, le jeu nécessite non seulement un processeur avec un IPC (Instructions Par Cycle) élevé, mais aussi des modules de mémoire rapides. Cette exigence pourrait expliquer pourquoi même des configurations haut de gamme peinent à atteindre des performances optimales.

3. Un moteur de jeu vieillissant ?

Bien que remasterisé, Red Dead Redemption reste basé sur un moteur conçu il y a plus de dix ans. Il est possible que certaines limitations inhérentes à ce moteur persistent, malgré les efforts de modernisation.

Les solutions pour améliorer les performances

Face à ces défis techniques, quelles options s’offrent aux joueurs pour profiter pleinement de Red Dead Redemption Remastered sur PC ?

1. NVIDIA DLSS 3 Frame Generation

Les possesseurs de cartes graphiques NVIDIA RTX 40 peuvent tirer parti du DLSS 3 Frame Generation. Cette technologie permet d’améliorer significativement les performances en générant des images supplémentaires. Cependant, il est capital de faire remarquer que le jeu ne supporte pas le DLSS 3 Super Resolution, ce qui limite quelque peu les gains potentiels.

2. NVIDIA Reflex

Red Dead Redemption Remastered intègre nativement le support de NVIDIA Reflex. Cette technologie vise à réduire la latence d’entrée, offrant une expérience de jeu plus réactive, particulièrement appréciable dans les séquences d’action.

3. Ajustement des paramètres graphiques

Pour les joueurs ne disposant pas des dernières technologies NVIDIA, l’ajustement manuel des paramètres graphiques reste une option viable. Réduire certains effets gourmands en ressources peut permettre d’atteindre des framerates plus stables, sans trop sacrifier la qualité visuelle.

Les grands absents : AMD FSR 3.0 et DLSS 3 Super Resolution

L’absence de support pour AMD FSR 3.0 Frame Generation est un point noir pour les possesseurs de cartes graphiques AMD. Cette technologie, comparable au DLSS 3 de NVIDIA, aurait pu offrir une alternative intéressante pour booster les performances.

De même, l’absence du DLSS 3 Super Resolution limite les options d’amélioration des performances pour les utilisateurs NVIDIA. Cette technologie, qui permet d’upscaler intelligemment l’image pour gagner en performance sans sacrifier la qualité visuelle, aurait été un atout de taille pour ce remaster exigeant.

Un avertissement pour les configurations plus modestes

Si les processeurs haut de gamme peinent déjà à offrir des performances optimales, que dire des configurations plus modestes ? Les joueurs équipés de processeurs plus anciens ou moins performants risquent de rencontrer des difficultés significatives pour profiter pleinement du jeu.

Cette situation soulève des questions quant à l’accessibilité du titre. Un remaster d’un jeu PS3 devrait-il vraiment nécessiter une configuration aussi puissante pour offrir une expérience fluide ?

L’avenir de Red Dead Redemption Remastered sur PC

Face aux retours de la communauté, il est probable que Rockstar Games travaille sur des mises à jour d’optimisation. L’histoire a montré que de nombreux jeux ont vu leurs performances s’améliorer significativement dans les mois suivant leur sortie grâce à des patches.

La question reste de savoir si ces potentielles améliorations suffiront à rendre le jeu plus accessible aux configurations moyennes, ou si Red Dead Redemption Remastered restera un titre réservé aux PC les plus puissants.

En attendant, les joueurs devront jongler entre paramètres graphiques et technologies d’upscaling pour trouver le bon équilibre entre qualité visuelle et fluidité. Une situation frustrante pour un titre aussi attendu, mais qui n’enlève rien à la qualité intrinsèque de cette aventure western devenue culte.

Alors que l’industrie du jeu vidéo continue d’évoluer, avec des titres de plus en plus gourmands en ressources, le cas de Red Dead Redemption Remastered soulève des questions importantes sur l’équilibre entre ambition technique et accessibilité. Un débat qui ne manquera pas d’alimenter les discussions dans les mois à venir, et qui pourrait influencer les futures stratégies de portage et de remasterisation des grands éditeurs.

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