Ouraline : le verre fluorescent du 19e siècle qui fait briller les yeux des collectionneurs, voici comment le détecter !

L’ouraline fascine les amateurs d’objets anciens depuis des décennies.

Ce verre aux reflets verdâtres produit au 19e siècle possède une particularité unique : il brille d’une lueur verte intense sous les rayons ultraviolets.

Longtemps méconnu, l’ouraline connaît aujourd’hui un véritable engouement auprès des collectionneurs.

Découvrons l’histoire de ce matériau étonnant, comment le reconnaître et pourquoi il est si prisé de nos jours.

Qu’est-ce que l’ouraline ?

L’ouraline, aussi appelée verre d’uranium ou vaseline glass en anglais, est un type de verre contenant de l’oxyde d’uranium. C’est cet élément chimique qui lui confère sa couleur jaune-vert caractéristique et surtout sa fluorescence sous UV. L’ouraline a été produite principalement au 19e siècle et au début du 20e siècle, avant que l’utilisation de l’uranium ne soit restreinte.

Composition et fabrication

La composition de l’ouraline varie selon les fabricants, mais contient généralement :

  • 50 à 90% de silice
  • 1 à 2% d’oxyde d’uranium
  • Des fondants comme la potasse ou la soude
  • Parfois d’autres colorants comme l’oxyde de fer

Le processus de fabrication est similaire à celui du verre classique. La particularité réside dans l’ajout d’oxyde d’uranium au mélange en fusion. Les artisans verriers devaient maîtriser le dosage pour obtenir la teinte et la fluorescence désirées.

Histoire de l’ouraline

Les débuts au début du 19e siècle

L’utilisation de l’uranium dans le verre remonte aux années 1830. Josef Riedel, verrier bohémien, aurait été le premier à l’employer pour colorer ses créations. La production s’est ensuite répandue en Europe et aux États-Unis.

L’âge d’or de la fin du 19e siècle

L’ouraline connaît son apogée entre 1880 et 1920. De nombreuses verreries produisent alors des objets en verre d’uranium :

  • En France : Baccarat, Saint-Louis, Portieux
  • En Bohême : Riedel, Loetz
  • Aux États-Unis : Fenton, Fostoria, Westmoreland

Les objets en ouraline étaient prisés pour leur couleur unique et leur aspect luxueux. On en trouvait dans de nombreux intérieurs bourgeois.

Le déclin au 20e siècle

La production d’ouraline diminue drastiquement après la Seconde Guerre mondiale. L’utilisation de l’uranium est alors restreinte et le public s’inquiète des risques liés à la radioactivité. La plupart des verreries cessent d’en fabriquer dans les années 1950.

Comment reconnaître l’ouraline ?

Identifier l’ouraline peut sembler complexe, mais quelques indices permettent de la repérer :

La couleur

L’ouraline présente généralement une teinte :

  • Jaune-vert clair
  • Vert pomme
  • Jaune canari

Certaines pièces peuvent aussi être plus foncées, tirant sur le vert émeraude.

La fluorescence sous UV

C’est le test le plus fiable. Sous une lampe UV, l’ouraline émet une lueur vert fluo intense. Cette réaction est caractéristique et ne trompe pas.

Les marques et signatures

Certains fabricants apposaient leur marque sur les objets en ouraline. On peut par exemple trouver :

  • « Baccarat » sur les pièces françaises
  • « Fenton » sur les productions américaines
  • Le lion de Bohême sur les créations tchèques

Les formes et motifs typiques

L’ouraline a souvent été utilisée pour des objets spécifiques :

  • Vases et coupes
  • Services à liqueur
  • Flacons de parfum
  • Boutons et bijoux

Les motifs Art nouveau ou géométriques sont fréquents sur les pièces de la fin du 19e siècle.

Pourquoi l’ouraline est-elle si recherchée ?

La rareté

La production d’ouraline ayant cessé il y a près d’un siècle, les pièces authentiques se font rares. Cette rareté attise l’intérêt des collectionneurs et fait grimper les prix.

L’attrait esthétique

La couleur unique de l’ouraline et sa fluorescence fascinante en font un objet de décoration prisé. Les amateurs apprécient son aspect à la fois vintage et original.

La valeur historique

L’ouraline témoigne d’une époque révolue où l’uranium était considéré comme un matériau noble. Elle raconte l’histoire des arts décoratifs et de l’évolution des techniques verrières.

L’engouement pour le vintage

La mode du vintage et du rétro a remis l’ouraline sur le devant de la scène. Les objets du 19e siècle connaissent un regain d’intérêt auprès des décorateurs et collectionneurs.

Les prix de l’ouraline sur le marché des antiquités

Les prix de l’ouraline varient considérablement selon la rareté, l’état et le fabricant de la pièce. Voici quelques exemples :

Type d’objetPrix moyen
Petit vase Baccarat300 – 500 €
Service à liqueur complet800 – 1500 €
Lampe Art nouveau1000 – 3000 €
Pièce rare signée> 5000 €

Ces prix sont donnés à titre indicatif et peuvent varier selon les ventes et l’évolution du marché.

Précautions à prendre avec l’ouraline

Radioactivité

L’ouraline émet une faible radioactivité, généralement considérée comme inoffensive. Cependant, il est recommandé de :

  • Ne pas utiliser d’objets en ouraline pour la nourriture ou les boissons
  • Éviter un contact prolongé, surtout pour les enfants
  • Stocker les pièces dans un endroit ventilé

Fragilité

Comme tout objet en verre ancien, l’ouraline est fragile. Il convient de la manipuler avec précaution et de la nettoyer délicatement pour préserver sa valeur.

Comment débuter une collection d’ouraline ?

Pour les amateurs souhaitant se lancer dans la collection d’ouraline, voici quelques conseils :

  1. S’informer : Lisez des ouvrages spécialisés et visitez des musées pour vous familiariser avec l’ouraline.
  2. Commencer modestement : Débutez avec des petites pièces abordables comme des verres ou des boutons.
  3. Vérifier l’authenticité : Munissez-vous d’une lampe UV pour tester la fluorescence des objets.
  4. Fréquenter les brocantes : On peut encore y faire de belles trouvailles à des prix raisonnables.
  5. Rejoindre des groupes de collectionneurs : Ils sont une mine d’informations et peuvent vous aider à dénicher des pièces rares.

L’ouraline fascine par son histoire, son esthétique unique et sa rareté croissante. Qu’on soit collectionneur averti ou simple amateur d’objets anciens, ce verre fluorescent ne laisse pas indifférent. Son attrait ne semble pas près de s’éteindre, faisant de l’ouraline un investissement potentiellement intéressant pour les passionnés d’art et d’antiquités. Alors, prêt à vous laisser séduire par l’éclat vert de ce trésor du 19e siècle ?

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