Pourquoi les automobilistes cachent leurs plaques sur les parkings : l’astuce qui fait débat !

Les rues de nos villes françaises sont devenues le théâtre d’un nouveau phénomène.

Des voitures stationnées arborent désormais des plaques d’immatriculation dissimulées par toutes sortes d’objets insolites.

Bâches, draps, cartons ou même foulards, tout est bon pour cacher ces précieuses plaques. Mais pourquoi donc ?

Cette tendance qui prend de l’ampleur soulève de nombreuses questions sur notre rapport au stationnement et à la technologie.

Le système LAPI : la bête noire des automobilistes

Au cœur de cette nouvelle pratique se trouve un système baptisé LAPI, pour Lecture Automatisée des Plaques d’Immatriculation. Ce dispositif high-tech, surnommé non sans ironie la « sulfateuse à PV », fait trembler plus d’un conducteur.

Le LAPI, c’est quoi exactement ?

  • Une caméra embarquée sur un véhicule dédié
  • Un scanner automatique des plaques d’immatriculation
  • Un outil de contrôle du stationnement ultra-efficace

Ce système, déployé dans de nombreuses grandes villes françaises comme Paris, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Nantes, et Rennes, sillonne les rues à la recherche des véhicules en infraction. Son efficacité redoutable a poussé certains automobilistes à chercher des parades, parfois en marge de la légalité.

La parade des automobilistes : masquer pour ne pas payer

Face à ce système jugé trop efficace par certains, une astuce s’est répandue comme une traînée de poudre : cacher sa plaque d’immatriculation. Cette pratique, bien que non nouvelle, connaît un regain d’intérêt, notamment à cause des prix élevés des forfaits post-stationnement.

Les techniques de camouflage

Les automobilistes font preuve d’imagination pour dissimuler leurs plaques :

  • Bâches de protection
  • Draps ou serviettes
  • Cartons stratégiquement placés
  • Rubans adhésifs
  • Foulards noués

Ces objets du quotidien deviennent des boucliers contre le regard électronique du LAPI. L’objectif ? Rendre la plaque illisible pour la caméra, et ainsi échapper à la verbalisation automatique.

Une faille dans le système ?

Cette astuce exploite une faille apparente du système LAPI. En effet, le conducteur du véhicule équipé de la caméra n’a pas le droit de descendre de son véhicule pour retirer les objets cachant les plaques. Cette restriction offre une échappatoire aux automobilistes rusés.

Cependant, cette faille n’est que partielle. Les agents de surveillance de la voie publique (ASVP) ont, eux, toute latitude pour intervenir manuellement. Ils peuvent retirer les objets masquant les plaques et verbaliser les contrevenants.

Les risques légaux : une pratique loin d’être anodine

Bien que certains automobilistes considèrent cette astuce comme un moyen malin d’échapper aux amendes, la loi ne l’entend pas de cette oreille. Masquer sa plaque d’immatriculation, même à l’arrêt, est une pratique illégale qui peut entraîner de sérieuses conséquences.

Les sanctions encourues

Les contrevenants s’exposent à différentes amendes :

  • 35 euros pour une plaque simplement cachée
  • Jusqu’à 135 euros si la plaque est rendue totalement illisible

Mais attention, les sanctions peuvent être bien plus lourdes. Plusieurs articles du Code de la route peuvent s’appliquer :

  • Articles L317-2 et L317-3 : traitant de l’utilisation de fausses plaques, ils prévoient des peines allant jusqu’à 5 ans de prison et 3750 euros d’amende, sans oublier la perte de points sur le permis.
  • Article R317-8 : oblige à maintenir les plaques lisibles, avec une amende forfaitaire de 135 euros en cas d’infraction.

Certes, ces articles sont rarement appliqués dans leur forme la plus sévère pour de simples cas de dissimulation temporaire. Néanmoins, ils illustrent la gravité avec laquelle la loi considère cette pratique.

Les arguments de défense : entre zones grises et interprétations

Face à ces risques légaux, certains automobilistes tentent de justifier leur pratique. Voici quelques arguments souvent avancés :

La dissimulation accidentelle

Certains plaident que la dissimulation était involontaire. Par exemple, ils pourraient invoquer :

  • La présence de boue sur la plaque après un trajet en campagne
  • Des feuilles mortes tombées sur le véhicule
  • Une accumulation de neige en hiver

Ces arguments, bien que parfois recevables, restent difficiles à défendre en cas de dissimulation évidente avec des objets comme des serviettes ou des cartons.

La protection du véhicule

Un autre argument souvent avancé est celui de la protection du véhicule. Il n’est pas interdit de couvrir entièrement sa voiture avec une bâche, par exemple. Les raisons invoquées peuvent être :

  • La protection contre les intempéries
  • La préservation de la carrosserie face à la pollution urbaine
  • La protection contre les déjections d’oiseaux

Cet argument peut sembler plus solide, car aucun texte n’exige explicitement que la plaque soit visible à travers une bâche de protection.

Les enjeux sociétaux : au-delà de la simple infraction

Cette tendance à masquer les plaques d’immatriculation soulève des questions plus larges sur notre société et notre rapport à la technologie et à la réglementation.

L’équité du système de verbalisation automatisée

Le système LAPI, bien qu’efficace, est perçu par certains comme injuste. Les critiques portent notamment sur :

  • L’absence de discernement de la machine
  • Le manque de flexibilité face aux situations particulières
  • La sensation d’une surveillance constante

Ces perceptions alimentent un sentiment de frustration chez certains automobilistes, les poussant à chercher des moyens de contourner le système.

Le coût du stationnement en ville

La hausse des tarifs de stationnement dans de nombreuses villes françaises est un autre facteur expliquant cette tendance. Les forfaits post-stationnement, parfois jugés excessifs, incitent certains à prendre des risques pour éviter de payer.

La technologie face aux comportements humains

Ce phénomène illustre aussi la capacité d’adaptation des individus face aux avancées technologiques. Chaque nouveau système de contrôle semble générer son lot de contournements, dans une sorte de course perpétuelle entre la technologie et l’ingéniosité humaine.

Vers une évolution des pratiques ?

Face à cette situation, quelles pourraient être les évolutions futures ?

  • Une adaptation du système LAPI pour contrer ces nouvelles pratiques ?
  • Un renforcement des contrôles manuels par les ASVP ?
  • Une révision des tarifs de stationnement pour les rendre plus acceptables ?
  • Une campagne de sensibilisation sur l’importance du respect des règles de stationnement ?

L’avenir nous dira comment ce bras de fer entre automobilistes et autorités évoluera. Une chose est sûre : cette tendance à masquer les plaques d’immatriculation n’est que le symptôme d’un débat plus large sur la place de la voiture en ville et sur notre rapport aux règles du vivre-ensemble urbain.

En attendant, il est crucial de rappeler que la dissimulation des plaques, bien que tentante pour certains, reste une pratique risquée et illégale. Les automobilistes doivent peser les conséquences potentielles avant de céder à cette tentation. Car au-delà de l’amende évitée, c’est toute une réflexion sur notre responsabilité citoyenne qui se joue sur nos parkings.

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