Netflix : cette série espagnole inspirée d’une histoire familiale déchirante cartonne depuis sa sortie

La série espagnole « Ni una más » cartonne sur Netflix depuis sa sortie le 31 mai.

Derrière ce succès se cache une histoire personnelle poignante qui a inspiré son créateur, Miguel Sáez Carral.

Le scénariste s’est servi de sa propre expérience de père en conflit avec sa fille adolescente pour donner vie à cette fiction percutante sur les agressions sexuelles en milieu scolaire.

Une relation père-fille tumultueuse à l’origine du scénario

Miguel Sáez Carral ne s’en cache pas : l’idée de « Ni una más » est née d’une période difficile avec sa propre fille. « Pendant longtemps, nous étions très en colère l’un contre l’autre. Je lui en voulais de ne pas correspondre à l’image que je me faisais d’elle », confie-t-il au magazine espagnol Frames.

Frustré par cette situation, le scénariste a couché sur le papier toute sa colère et son incompréhension dans une lettre qu’il n’a finalement jamais envoyée à sa fille. Ce n’est que plus tard, en relisant ces mots, qu’il a pris conscience de ses erreurs.

La prise de conscience d’un père

Cette introspection a été le point de départ d’un véritable cheminement personnel pour Miguel Sáez Carral. « J’ai réalisé que ma fille avait en réalité des valeurs fortes et un sens aigu de la justice sociale. Sa capacité à prendre position face à l’adversité de manière si courageuse m’a vraiment impressionné », explique-t-il.

C’est cette révélation qui a donné naissance au personnage d’Alma, l’héroïne de « Ni una más ». Dans la série, cette lycéenne n’hésite pas à s’engager pour dénoncer des agressions sexuelles au sein de son établissement, quitte à s’aliéner une partie de son entourage.

Un parallèle saisissant entre fiction et réalité

Les similitudes entre l’histoire personnelle de Miguel Sáez Carral et l’intrigue de « Ni una más » ne s’arrêtent pas là. La relation conflictuelle entre Alma et son père dans la série fait directement écho aux tensions vécues par le scénariste avec sa propre fille.

« Le père d’Alma est très en colère contre elle au début de la série. Mais au fil des épisodes, on le voit évoluer et changer sa vision de sa fille. C’est exactement ce qui m’est arrivé en écrivant ‘Ni una más' », confie l’auteur.

Une thérapie par l’écriture

Pour Miguel Sáez Carral, l’écriture de « Ni una más » a été bien plus qu’un simple exercice créatif. « Ça a été comme une thérapie. J’ai fini par comprendre que ma fille avait beaucoup plus de valeur que ce que je lui accordais initialement. C’est moi qui avais tort en tant que parent », admet-il avec humilité.

Cette prise de conscience transparaît dans l’évolution du personnage du père d’Alma au fil de la série. Un arc narratif qui reflète le propre cheminement de l’auteur vers une meilleure compréhension de sa fille.

Un succès qui dépasse les frontières

« Ni una más » ne cesse de gagner en popularité depuis sa mise en ligne sur Netflix. La série figure toujours dans le top 5 des programmes les plus regardés sur la plateforme, preuve que son message résonne au-delà des frontières espagnoles.

Ce succès international permet de mettre en lumière des problématiques importantes comme les violences sexuelles en milieu scolaire, tout en offrant une réflexion sur les relations parents-enfants à l’adolescence.

Les ingrédients d’un succès

Un casting convaincant

L’une des forces de « Ni una más » réside dans son casting. Les jeunes acteurs qui incarnent Alma et ses camarades apportent fraîcheur et authenticité à leurs personnages. Leur jeu nuancé permet aux spectateurs de s’identifier facilement à leurs dilemmes et leurs combats.

Une réalisation soignée

La mise en scène de la série ne laisse rien au hasard. Les plans serrés sur les visages des personnages accentuent l’intensité émotionnelle des scènes, tandis que l’utilisation judicieuse de la lumière et des couleurs contribue à créer une atmosphère à la fois réaliste et captivante.

Un scénario qui ne fait pas dans la demi-mesure

« Ni una más » aborde frontalement des sujets difficiles comme le viol, le harcèlement ou l’omerta qui règne parfois dans les établissements scolaires. Cette approche sans concession, nourrie par l’expérience personnelle de Miguel Sáez Carral, donne à la série une authenticité rare.

L’impact de « Ni una más » au-delà du divertissement

Le succès de « Ni una más » dépasse le simple cadre du divertissement. La série a suscité de nombreux débats en Espagne et ailleurs sur la question des violences sexuelles en milieu scolaire et sur la façon dont la société y répond.

Plusieurs associations de lutte contre les violences faites aux femmes ont salué la série pour sa capacité à sensibiliser le grand public à ces problématiques. Certaines ont même constaté une augmentation des signalements suite à la diffusion du programme.

Une porte ouverte sur d’autres histoires

Le succès de « Ni una más » pourrait bien ouvrir la voie à d’autres séries traitant de sujets de société importants. Netflix a déjà annoncé son intention de développer davantage de contenus originaux espagnols, preuve que le public est demandeur d’histoires ancrées dans la réalité locale mais aux résonnances universelles.

Quant à Miguel Sáez Carral, il n’exclut pas l’idée d’une deuxième saison, tout en précisant que rien n’est encore décidé. « Si nous devions continuer l’histoire, ce serait pour explorer de nouvelles facettes de ces personnages et approfondir les thématiques abordées dans la première saison », confie-t-il.

Un message d’espoir

Au-delà des sujets difficiles qu’elle aborde, « Ni una más » porte en elle un message d’espoir. À travers le parcours d’Alma et l’évolution de sa relation avec son père, la série montre qu’il est possible de surmonter les incompréhensions et les conflits, même les plus profonds.

C’est peut-être là que réside la véritable force de cette fiction inspirée d’une histoire vraie : rappeler que le dialogue et l’ouverture d’esprit peuvent permettre de construire des ponts là où il n’y avait que des murs.

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